L’universalisme contre la morale des situations

Avant-hier, je discutais avec quelqu’un qui reprochait à la gagnante (israélienne) de l’Eurovision d’avoir été membre d’une armée coloniale d’occupation. J’ai objecté que ce reproche était injuste : en Israël le service militaire est obligatoire (brrrrr), y compris pour les femmes. Il m’a été répondu qu’il y a en Israël des objecteur/trice-s de conscience. Ce à quoi j’ai rétorqué que oui, peut-être, et ces gens-là sont des héros, mais ils/elles vont en prison, ce qui est une punition dure, et que moi-même la prison me terrifie, et que je ne peux décemment pas exiger des gens qu’ils aillent en prison, et que donc on ne peut pas reprocher à un-e Israélien-ne de faire l’armée.

C’est à peu près à ce moment-là que mon interlocuteur m’a traité de nazi, alors la discussion a pris fin, mais si elle avait continué j’aurais pu développer mon point de vue de la manière suivante : je suis, moi, un universaliste conséquent, et c’est pourquoi je n’accorde pas grand crédit aux morales des « situations », sartriennes, etc. Je ne vois pas très bien pourquoi le fait aléatoire d’être né-e ici imposerait plus de devoirs, un plus grand devoir d’héroïsme en l’occurrence, que le fait d’être né là. Version psychologique de cet argument théorique : je suis né en France, je vis dans un pays où le service militaire obligatoire a été supprimé, je n’ai jamais eu à choisir entre aller faire la guerre et faire un séjour en prison ; donc je ne vois pas très bien de quel droit je donnerais des leçons à ceux et celles qui ont dû faire ce choix.

Une constante de la pensée de gauche, quand même, c’est de lutter contre les fatalités sociales. C’est de faire en sorte qu’on ne soit pas mieux ou moins bien loti-e en fonction des hasards de la naissance. C’est, idéalement, essayer de construire un monde où le fait d’être né-e en France ou en Somalie n’aura pas d’incidence sur le bonheur des gens, ni le fait d’être né-e blanc-he ou noir-e, ni le fait d’être né-e homme ou femme, ni – dans la mesure du possible – le fait d’être né-e valide ou handicapé-e, ni le fait de devenir homo ou hétéro, etc. Mais il est aberrant et illogique de réintroduire par la fenêtre ce qu’on a chassé par la porte, de remplacer la fatalité sociale par la fatalité du devoir moral. On ne peut pas déplorer d’un côté que les gens soient traités différemment selon leur couleur de peau ou leur pays de naissance, et de l’autre les traiter soi-même différemment en leur appliquant des standards moraux différents.

Une objection possible et attendue consisterait à se dédouaner en reportant sur la situation elle-même la responsabilité du double standard : ce n’est pas moi qui impose un degré différent d’héroïsme aux Israélien-ne-s et aux Français-es, c’est « la situation » ; c’est le fait que, eux, pas de chance et tant pis pour eux, ils vivent dans un pays colonial militariste et brutal. Je vais être un peu taquin et puiser de manière opportuniste dans le vocabulaire sartrien, mais cette position me paraît, précisément, être le summum de la « mauvaise foi » (« c’est pas moi, c’est la situation »). Surtout, pour être moins taquin et plus précis, elle méconnaît le fait que porter un jugement moral est un acte, et pas un simple enregistrement passif de données déjà là. Prétendre que la situation impose à des gens d’être héroïques relève de l’idéalisme et de l’animisme : la situation n’impose rien, parce que le monde est silencieux. Par contre les gens qui parlent et qui donnent des ordres ou des conseils, eux, les gens qui distribuent des bons et des mauvais points, ils ont le choix de parler ou de se taire, et en l’occurrence c’est à eux de choisir, dans les jugements qu’ils forment et qu’ils énoncent, d’être xénophobes ou de ne pas l’être. Expliquer aux Israéliens qu’ils sont obligés d’être des héros, sous peine d’indignité morale, me paraît à peu près de même nature que d’expliquer aux femmes comment elles doivent se conduire ou s’habiller. Parenthèse : il est curieux que ceux-là et celles-là même qui sont les plus volontaristes en politique soient aussi les plus enclin-e-s à se laisser porter par les événements en matière de jugement moral, les plus pressé-e-s d’abdiquer à ce sujet toute liberté, au nom de l’évidence fallacieuse du conséquentialisme.

C’est un peu pour les mêmes raisons que j’ai du mal à digérer la manière dont Bouteldja et les bouteldjistes expliquent aux femmes et aux gays indigènes comment il faut se comporter pour la cause (c’est-à-dire la seule qui vaille, bien sûr, l’antiracisme). Je suis tout à fait prêt à admettre que les gays et les femmes indigènes soient parfois clivé-e-s entre des fidélités contradictoires. Mais ce constat devrait nous pousser à conclure que les individus concernés, pris dans des situations délicates, doivent pouvoir se dépatouiller comme ils le veulent et le peuvent, le mieux possible, pour les autres mais d’abord pour eux-mêmes. Du constat, qu’on peut tenir pour vrai pour les besoins de la discussion, à l’injonction politico-morale, il y a un saut qu’on ne saurait franchir si aisément. Et considérer que les gays et les femmes indigènes doivent s’astreindre à des sacrifices qui sont épargnés aux gays et aux femmes blanc-he-s, cela me paraît relever d’une pensée qui est en l’occurrence moins sexiste ou homophobe que, tout simplement, raciste.

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9 commentaires

  1. 5 remarques :
    1) l’individu qui vous a traité de nazi était de toute évidence un nazi antisémite, d’autant que si le gouvernement israélien est loin d’être irréprochable, il vaut quand même 1000 fois mieux que les intégristes, c’est-à-dire les fascistes du Hamas. Qui n’hésitent pas à massacrer gratuitement des civils, femmes et enfants y compris
    2) les indigènes, en Occident, sont par définition les personnes de type caucasien. Donc aucun membre du PIR n’est un indigène.
    3) comme je vous l’ai précédemment démontré (et d’autres que moi l’ont également fait) Bouteldja et ses adeptes sont des fascistes purs et durs, racistes et antisémites (homophobes également d’ailleurs )
    4) il est faux de prétendre que les personnes issues de l’immigration sont systématiquement victimes de discrimination. Elles existent dans certains cas et dans certains domaines, mais sans jamais atteindre le centième de la violence subie par les minorités vivant en Afrique ou Moyen-Orient : Chrétiens en Égypte et en Syrie, yézidis en Syrie, Kurdes en Syrie et en Turquie, et population blanche en Côte d’Ivoire ou au Zimbabwe. Sans oublier la minorité noire en Algérie. L’Europe est de très loin le continent où les minorités jouissent du plus de droits. Les discriminations à l’embauche et au logement étant d’ailleurs illégales, même si elles existent (mais pas de manière systématique ).
    5) les pro-PIR, les afro-féministes (du moins certaines d’entre elles) ne se définissent ni comme citoyens ou citoyennes ni comme hommes ou femmes : ils ou elles se définissent uniquement par rapport à leur couleur de peau, et le plus grave c’est qu’ils/elles définissent également les autres par rapport à leur couleur de peau. C’est l’essence même du racisme, et pour les plus atteints (au sens psychiatrique ) d’entre eux ou d’entre elles, on peut même parler de suprémacisme.

  2. Je partage votre malaise devant les gens qui donnent des leçons de morale à ceux qui sont dans des situations beaucoup plus délicates qu’eux-mêmes, mais je ne suis pas trop convaincu par votre manière de lier cela à un universalisme conséquent.

    Voulez vous dire que l’universalisme conséquent implique que tous les hommes aient les mêmes devoirs quelle que soit la situation dans laquelle ils sont ? ça me paraitrait assez bizarre comme théorie.
    Je ne vois pas comment on peut complètement écarter l’idée que les devoirs que j’ai à l’instant t dépendent de la situation dans laquelle je suis à cet instant ce qui implique donc qu’il y ait des chanceux et des malchanceux en la matière. Si je passe au bord du canal au moment ou un enfant est en train de s’y noyer, j’ai le devoir de le secourir (pour autant que j’en suis capable sans mettre excessivement ma propre vie en danger) et si je n’étais pas passé à ce moment là, je n’aurai pas eu ce devoir. J’ai l’impression que votre point de vue devrait conduire à dire que que je suis libéré de ce devoir de sauver l’enfant qui se noie par le fait que d’autres ne l’ont pas faute d’être au bord du canal … ça me parait insoutenable.
    A mes yeux l’universalisme exige seulement que les êtres raisonnables aient les mêmes devoirs quand ils sont dans les mêmes situations, pas qu’ils aient exactement les mêmes devoirs quelle que soit la situation.

    « il est curieux que ceux-là et celles-là même qui sont les plus volontaristes en politique soient aussi les plus enclin-e-s à se laisser porter par les événements en matière de jugement moral, les plus pressé-e-s d’abdiquer à ce sujet toute liberté, au nom de l’évidence fallacieuse du conséquentialisme. »
    Je trouve cette remarque très intéressante, mais elle m’inspire deux remarques
    1 – je ne pense pas que le problème soit spécifiquement lié au conséquentialisme. Le déontologisme kantien est confronté à une difficulté équivalente : l’impératif catégorique est confronté au problème de la multiplicité des descriptions possibles de l’action. L’action envisagée peut être recommandée par différentes maximes pour lesquelles le test d’universalisation ne donne pas les mêmes résultats. Or Kant fait comme si il n’y avait de manière évidente qu’une seule description pertinente de l’action à laquelle appliquer la règle d’universalisation.C’est peut-être là le problème de votre interlocuteur : il soupçonne la gagnante de l’eurovision d’indignité morale parce qu’il tient pour évident que son choix devait se faire sur la base d’une description de sa situation comme « appartenir ou non à une armée coloniale d’occupation ».
    2 – je trouve paradoxal de souligner qu’il y a du « jeu » dans la définition des devoirs à cause de la marge d’interprétation des situations pour appuyer une position universaliste, car il me semble que ce « jeu » instille une menace relativiste.

    1. Merci pour votre commentaire. Oui, en effet, l’exemple que vous donnez (« je passe à côté d’un enfant qui se noie dans une rivière… ») est une pierre dans mon jardin. De même que le fait d’avoir le « droit » d’être fonctionnaire en France en 2018 n’est probablement pas un argument suffisant pour justifier qu’Eichmann n’ait pas démissionné en 1942, au nom de son droit à demeurer dans la fonction publique allemande… Là on est dans des cas où le tort subi par la personne concernée est relativement faible (se mouiller, voire attraper un rhume, dans votre cas ; changer de métier, dans le cas d’Eichmann…). Dans l’exemple que je prenais moi, le tort subi (aller en prison) était relativement important. Et je ne sais pas trop comment formaliser ça, mais j’ai l’impression que ce critère-là (l’importance du tort subi) est assez décisif pour savoir s’il faut appliquer une « morale des situations » ou une morale « universaliste », indifférente aux contingences, et, je dirais, « fact-blind » (je suis déçu que ce néologisme n’existe pas encore !).

      On peut peut-être clarifier un peu la question en décrivant ma position comme suit : on n’est jamais obligé d’être un héros. (De toute façon, dans la notion même d’héroïsme, il y a quelque chose, me semble-t-il, qui suggère que l’héroïsme est toujours surérogatoire…) Après, bien sûr, il peut y avoir des désaccords sur là où commence l’héroïsme.

      Une autre manière de résoudre la difficulté serait de poser a priori quelque chose comme des « droits fondamentaux » (qui incluraient le droit à la sécurité personnelle, la liberté d’aller et venir…), dont le périmètre exact demanderait à être défini, et à postuler qu’on a toujours le droit moral de faire primer, pour soi-même, l’exercice de ces droits fondamentaux par rapport à toute autre considération.

      Dans tous les cas, en effet, il y aura certainement des situations où il ne sera pas clair si ce qui doit s’appliquer, c’est plutôt une morale universaliste fact-blind, ou une morale de la situation. Mais on peut essayer de dégager des critères, même en tâtonnant…

      Sinon, d’accord aussi avec ce que vous dites sur le problème de la multiplicité des descriptions d’une même action pour le kantisme. Mais cette difficulté, n’implique pas de renoncer purement et simplement à une telle approche ; elle implique simplement d’analyser les divergences morales locales en termes de divergences sur la maxime en jeu (mentir pour sauver un enfant juif recherché par des nazis, est-ce que c’est d’abord « mentir » ou d’abord « sauver un innocent »… ?) Du coup, cette morale déontologique ne permet pas forcément à elle seule de trancher, de l’extérieur, des situations de conflit moral (elle ne propose pas de critère pour arbitrer entre des gens qui verraient une même situation au prisme de deux maximes différentes), mais elle permet à chacun-e de s’orienter moralement, et d’agir, en fonction de la maxime qui a le plus de poids à ses propres yeux.

      1. Cette discussion axée autour de la morale serait pertinente, si elle n’étais pas axée autour d’un présupposé pour le moins fragile, pour ne pas dire erroné, à savoir qu’Israël serait (je cite) « un pays colonial militariste er brutal ». Cette formule, judicieuse si elle s’appliquait à un régime réellement fasciste comme la Turquie, fait tâche lorsqu’elle désigne une démocratie (la seule de cette partie du monde) certes imparfaite sur de nombreux points, mais qui lutte pour sa survie face aux nazis du Hamas, lesquels rêvent de faire subir aux Israéliens ce que l’Allemagne d’Hitler a fait jadis subir aux Juifs. Israël n’est pas (comme le décrit la propagande antisémite ordinaire) un pays « militariste et brutal » mais un pays démocratique en guerre, ce qui n’est en aucun cas la même chose.
        Quant à la notion de « héros » elle semble ici particulièrement galvaudée. Refuser de faire son service militaire, quand bien même (et ce n’est pas le cas ici) ce serait pour une noble cause, ne constitue en rien un acte héroïque. L’héroïsme d’un Jean Moulin, d’un Arnaud Beltrame ou des combattants kurdes ne se résume pas à un simple refus de faire ce qui est ordonné par autrui, mais consiste à faire davantage que ce que la plupart des gens feraient en pareille situation. Il y a dans la notion d’héroïsme quelque chose d’irréductible à tout ce qui relève de la rhétorique ou du verbiage dialectique : il y a dans le sacrifice de soi une dimension presque mystique _ non pas au sens religieux du terme, mais au sens nietzschéen et (dirais-je même) hugolien du terme.

        1. « Quant à la notion de « héros » elle semble ici particulièrement galvaudée. Refuser de faire son service militaire, quand bien même (et ce n’est pas le cas ici) ce serait pour une noble cause, ne constitue en rien un acte héroïque. L’héroïsme d’un Jean Moulin, d’un Arnaud Beltrame ou des combattants kurdes ne se résume pas à un simple refus de faire ce qui est ordonné par autrui, mais consiste à faire davantage que ce que la plupart des gens feraient en pareille situation. »

          Je ne comprends pas bien votre point. Je ne définis pas l' »héroïsme » par le simple fait de refuser d’obéir à un ordre, mais par le fait d’accepter de subir un désagrément important (aller en prison) alors qu’on pourrait avoir une vie plus simple et tranquille en faisant d’autres choix. Il s’agit donc bien, comme vous le dites vous-même, de « faire davantage que ce que la plupart des gens feraient en pareille situation ».

          Sinon, point annexe : qu’entendez-vous par « mystique au sens hugolien du terme » ? A quoi (à quelle oeuvre…) pensez-vous ?

          1. Dans ce cas-là il s’agirait non pas d’héroïsme mais de courage, et la nuance est importante. Mais encore une fois j’avoue avoir du mal à digérer cet acharnement contre Israël, pays qui au demeurant ne manque pas de héros véritables : je pense à tous ceux qui ont risqué leur vie pour traquer les anciens criminels de guerre hitlériens et à tous ceux qui luttent contre d’autres criminels de guerre : ceux du Hamas.
            (La référence à Hugo peut surprendre et paraître hors sujet, mais d’une part je faisais allusion à certains personnages de son oeuvre romanesque (et pas uniquement Jean Valjean) d’autre part à ce mysticisme dépassant le cadre religieux et qui est celui de tous les authentiques grands poètes, y compris ceux qui sont résolument athées (Rimbaud, Breton etc…). Une fois encore le rapport avec l’héroïsme peut sembler incongru, sauf si l’on considère que la création poétique et artistique implique un don de soi total pouvant aller jusqu’au sacrifice, mais je ferme la parenthèse)
            La notion d’héroïsme implique de mon point de vue deux conditions : 1) qu’il y ait sacrifice de soi, c’est-à-dire le risque le perdre la vie ou de subir des actes de cruauté 2) que ce sacrifice ne soit pas destiné à la haine et au despotisme. Ainsi celui qui risque de passer quelques mois en prison pour une cause juste (ce qui d’ailleurs n’est pas forcément le cas ici) fait preuve de courage mais non d’héroïsme. Quant à celui qui risque sa vie afin d’assouvir ses penchants de haine et de domination (le conquistador, le soldat SS ou le djihadiste du Hamas ou de daesch entre autres exemples ) son attitude peut encore moins être qualifiée d’héroïque. L’héroïsme se base à la fois sur la notion de sacrifice, de dépassement et d’oubli de soi (d’où la dimension « mystique ») et sur une dimension éthique et humaniste.

            1. « 1) qu’il y ait sacrifice de soi, c’est-à-dire le risque le perdre la vie ou de subir des actes de cruauté 2) que ce sacrifice ne soit pas destiné à la haine et au despotisme. Ainsi celui qui risque de passer quelques mois en prison pour une cause juste (ce qui d’ailleurs n’est pas forcément le cas ici) fait preuve de courage mais non d’héroïsme.  »

              Bof… c’est une question de degré. Je serais plus admiratif que vous ne l’êtes face aux gens qui consentent à cela.

            2. Et puisque vous parlez de Hugo, il me semble qu’il y a dans son oeuvre aussi bien des héros qui sacrifient leur vie au nom du devoir moral (Lantenac dans Quatrevingt-treize, par exemple), que d’autres aussi dont l’héroïsme est beaucoup plus modeste. Quand soeur Simplice ment pour la première fois de sa vie, dans Les Misérables, pour sauver Jean Valjean, elle ne se met pas en danger (donc le critère du « sacrifice » ne vaut pas), mais son acte est présenté comme héroïque en ceci qu’il implique un arrachement à soi, une redéfinition radicale de ses valeurs et de son être moral, etc. Hugo me paraît tout à fait capable de penser quelque chose qu’on pourrait qualifier, paradoxalement, de petit héroïsme, d’héroïsme médiocre, etc.

              1. Vous n’avez pas entièrement tort (tant que vous ne tombez pas dans la rhétorique antisioniste) et la définition que j’ai donnée de l’héroïsme peut sembler trop…rigoriste, ou restrictive. En ce qui concerne Jean Moulin, Beltrame ou le commandant Massoud, l’héroïsme est indiscutable, parce que la dimension altruiste est évidente, mais dans bien des cas les choses ne sont pas aussi simples. Par exemple on peut qualifier d' »héroïques » des soldats de Napoléon ou de Wellington ayant risqué leur vie des dizaines de fois et n’ayant pas pris part à des exactions mais, même sans tomber dans un antimilitarisme franchouillard, on peut difficilement prétendre que leurs motivations étaient d’ordre humaniste. Et il peut exister une forme d’héroïsme anonyme dans le quotidien sans qu’il y ait risque de mort ou de sévices, donc effectivement la définition de l’héroïsme que j’ai donnée plus haut mériterait d’être nuancée. Vous marquez un point.
                Toutefois dans le cas israélien qui servait de préambule à tout cela, il me semble que la définition de l’héroïsme correspond bien plus à celui ou celle qui va risquer sa vie pour sauver celle de civils ciblés par les nazis du Hamas qu’à celui ou celle qui va refuser de faire son service militaire, quand bien même ce serait pour protester contre les dérives du gouvernement de Netanyaou. Bonne soirée.

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