L’univers est-il dialectique ?

1.

Les lecteur/trice-s de ce blog savent que la dialectique m’intéresse. C’est un concept que je trouve tout à fait fascinant, et auquel je reconnais une large validité. Mais il faut immédiatement préciser quelque chose :

  • dire que le développement de la pensée suit une marche dialectique ne me pose pas de problème : c’est ce que j’ai soutenu à plusieurs reprises, et Pascal (entre autres) l’a dit avant moi (Hegel aussi l’a dit avant moi, mais je n’ai jamais parlé de Hegel sur ce blog, alors que de Pascal, si) :
  • dire que la structure de l’univers, en revanche, obéit elle-même à des lois dialectiques, c’est une affirmation qui me laisse beaucoup plus circonspect. C’est cependant le credo de la plupart des marxistes, qui voient de la dialectique aussi bien dans la succession des événements historiques que, pour Engels au moins (Dialectique de la nature) et certain-e-s de ses successeur/euse-s, dans les phénomènes naturels. C’est ce qu’on appelle « matérialisme dialectique », et c’est devenu la philosophie officielle de l’URSS stalinienne.

Je suis tombé récemment sur ces lignes de Sartre, extraites d’un texte de 1946 intitulé Matérialisme et révolution, et où il règle ses comptes avec un stalinisme qu’il identifie, sans doute un peu vite, au marxisme. À la rigueur, pour moi, peu importe. (Peu importe aussi, sans doute, qu’il se soit par la suite rapproché du marxisme, et qu’il ait sans doute pris ses distances avec les idées contenues dans ce texte.) Je vous conseille d’y jeter un œil : je n’y comprends pas tout, mais ça me parle, et il y a des choses que je vais réutiliser (et citer) dans la suite.

C’est fait ? À présent, jetons un œil sur une défense, très pédagogique, du matérialisme dialectique : ce texte de Sylvestre Jaffard publié en 2010 dans la revue Que faire ?, organe d’un courant du NPA. C’est avec Sartre en tête (ou sous le bras) que je m’en vais à présent expliquer ce qui me gêne dans ce texte – en ayant fort bien conscience, du reste, que Sylvestre Jaffard n’est ni Engels ni Politzer, et que je ne me frotte pas là à un grand texte de la pensée marxiste (ce que je dis là n’est pas du tout méprisant pour Sylvestre Jaffard, qui ne prétend sans doute pas lui-même avoir une telle ambition). C’est peut-être une facilité de ma part ; en même temps, si MM. Engels et Politzer veulent venir me réfuter, ils sont naturellement les bienvenus.

Allons-y, donc.

2.

Selon l’article de Jaffard, il y a équivalence entre dire que le monde obéit à des lois de la dialectique, et dire que 1) tout change ; 2) les éléments changent sous l’effet de facteurs externes : « Non seulement tout change, mais tout change en fonction de l’interaction des différents éléments. »

Cela implique, Jaffard en convient lui-même, que nous fassions tou-te-s de la dialectique sans le savoir, comme M. Jourdain faisait de la prose : « dans ses fondements, elle [la dialectique] est très simple, et chacun pense de manière dialectique sans s’en apercevoir de très nombreuses fois chaque jour. » Mais cela pose aussi et surtout la question de savoir pourquoi il y a besoin d’un concept spécifique pour décrire quelque chose d’aussi trivial.

À vrai dire, pour dé-trivialiser cette idée, Jaffard lui donne progressivement une portée bien plus grande que celle dont il est parti. Il glisse ainsi de l’idée, peu contestable, que « tout change », à l’idée implicite qu’il n’y a que du changement. Il rejette ainsi comme non dialectiques les analyses fondées sur la permanence et l’inertie, stigmatisant à ce titre les croyances en une « nature humaine » ou en un « éternel féminin ». Or dans le monde, il y a du mouvement et de l’inertie, et je ne vois pas pourquoi il faudrait accorder un privilège au premier sur le second. Il me paraît évident qu’on pourra valablement définir une nature humaine, si on lui donne une acception assez vague – par exemple on y inclurait le fait d’être mortel-le donc limité-e, et le fait de pouvoir avoir conscience de sa condition humaine, ce qui certes peut donner lieu à des réactions et à des productions culturelles très diverses à travers les époques et les sociétés, mais qui semble bien constituer un invariant. Il arrive même que ce soit l’idéologie dominante qui insiste sur le mouvement, et les marxistes qui insistent sur les permanences : ainsi, l’idéologie dominante va prétendre que les conditions sociales d’aujourd’hui n’ont plus rien à voir avec celles du temps de Marx, alors que les marxistes vont insister sur les permanences, sur le fait que le capitalisme existe toujours et que ses « lois » (baisse tendancielle du taux de profit, etc.) continuent de s’appliquer.

Je ne fais là que défendre une idée encore plus triviale que celle de Jaffard : il y a du changement et de l’inertie. Mais lui utilise la dialectique pour défendre l’idée que, sous prétexte que « tout change », il est mal de penser l’inertie.

(Je pourrais faire une démonstration du même type pour le second point, « tout change en fonction de l’interaction des divers éléments », mais j’abrège. Je me contenterai donc d’affirmer qu’il n’y a pas forcément de raison, a priori, de privilégier les explications externes d’un phénomène quand on en rend compte de façon satisfaisante d’un point de vue interne. Jaffard écrit :

Pourtant il est souvent fait abstraction dans l’analyse de l’interaction avec les autres éléments : l’histoire de l’art et l’histoire politique et économique d’un pays sont enseignés comme deux choses complètement distinctes.

Mais il est bien évident qu’il y a une autonomie relative de l’histoire de l’art par rapport à l’histoire de l’économie, etc.).

3.

Ensuite, Sylvestre Jaffard écrit :

Le fait que tout change tout le temps en fonction de l’interaction des différents éléments signifie d’une part que tout est formé par ce à quoi il s’oppose, et d’autre part que toute chose inclut en elle-même des contradictions.

Mais la conséquence ne me paraît pas bonne ! Ainsi, « tout [serait] formé par ce à quoi il s’oppose », sous prétexte que les éléments évoluent les uns en fonction des autres ? Pour reprendre l’exemple précédent, l’histoire de l’art évolue en fonction de l’histoire économique. Mais est-ce que l’histoire de l’art « s’oppose » à l’histoire économique ? Seulement dans un sens très faible du verbe s’opposer, seulement au sens où il s’agit de deux réalités différentes et hétérogènes. Mais il n’y a pas entre elles un rapport de confrontation, de tension (ou pas forcément en tout cas) qui justifierait l’emploi du verbe s’opposer. Même genre de remarque sur le fait que toute chose « inclut en elle-même des contradictions » : toute chose porte la trace de ce qui n’est pas elle, si l’on veut, mais pourquoi parler de « contradiction », et pourquoi cette hétérogénéité serait-elle source de « mouvement constant » ?

Il me semble que ces derniers points sont décisifs pour éclairer la distinction entre dialectique de l’idée et matérialisme dialectique. Je pense qu’il est vrai de dire que les idées se développent dans la contradiction. Penser quelque chose, c’est toujours implicitement (ou explicitement) réfuter une opinion antérieure, qui se trouve, donc, réfutée, mais pas abolie, pas rejetée dans le néant : chaque étape de la pensée entraîne des acquis, qui sédimentent, et qui ne disparaissent pas à l’étape suivante[1]. C’est la structure de la pensée qui veut ça, c’est un fait probablement anthropologique (tiens, encore de la permanence) qui tient à nos capacités cognitives. Et comment je le sais ? Pour reprendre ce que dit Sartre, je le sais parce que ma conscience

n’est pas un pur témoin objectif assistant du dehors à la génération des idées : elle est elle-même dialectique, elle s’engendre elle-même selon les lois de la progression synthétique ; point n’est besoin qu’elle suppose de la nécessité dans les liaisons : elle est cette nécessité, elle la vit.

Il n’y a en revanche aucune raison de penser que ce schéma (sans doute ce que Sartre appelle « progression synthétique » dans le texte susmentionné) corresponde à la structure de l’univers, aucune raison de penser que l’univers serait habité par de la contradiction plus que par n’importe quoi d’autre. La seule chose qu’on a réellement montrée, c’est qu’il y avait dans l’univers du mouvement (mais aussi de la permanence), des changements sous l’effet de facteurs externes (mais aussi des changements sous l’effet de facteurs internes), et de l’hétérogénéité (qu’on peut sans doute, dans certains cas, de manière contingente, analyser comme des « contradictions » porteuses de « mouvement », mais sans qu’on puisse postuler là une « loi » de l’univers).

Et c’est pour cela que je suis tenté, avec Sartre, d’adresser au « matérialisme dialectique » un procès en idéalisme.

4.

Le matérialisme dialectique (du moins tel que le défend Jaffard) me paraît être un très bon exemple de doctrine « motte-and-bailey ».

Je vous vois hausser les sourcils – c’est que vous n’êtes pas des lecteur/trice-s assidu-e-s de l’excellent blog Slate Star Codex (cf. notamment cet article, section II). Son excellent auteur, Scott Alexander, emprunte en fait son concept à un article de Nicolas Schakel (p. 3-4).

Je ne sais pas trop comment traduire motte-and-bailey castle (Wikipedia propose « motte castrale », mais la métaphore perd de sa vigueur), mais l’idée est la suivante : imaginez une tour vieille, sombre et poussiéreuse, inhabitable et inhospitalière (la motte). Autour d’elle s’étend une petite terre (le bailey) qui, elle, présente beaucoup d’intérêt – agricole, par exemple. Cette petite terre est elle-même protégée par une petite enceinte. L’enceinte plus la tour permettent de protéger la terre contre les maraudeur/euse-s. C’est même leur seule raison d’être.

Lorsque les maraudeur/euse-s sont peu nombreux/ses ou peu véhément-e-s, l’enceinte suffit à les décourager. Lorsqu’ils/elles se font plus pressant-e-s, un repli stratégique vers la tour se fait nécessaire. C’est alors la tour qu’on va s’acharner à défendre, non que l’on y tienne tellement, mais simplement parce qu’elle sert de point d’appui pour repousser les maraudeur/euse-s. Une fois que ceux/celles-ci sont reparti-e-s, on pourra tranquillement réinvestir la terre désirable.

Schakel explicite sa métaphore. Je traduis (p. 4) :

Le territoire désirable mais difficilement défendable de la motte castrale [allez, va pour motte castrale], c’est-à-dire le bailey, représente une doctrine ou une position philosophique dotée de propriétés similaires : désirable pour ses partisan-e-s, mais difficilement défendable. La motte est la position défendable mais inintéressante sur laquelle on se replie lorsqu’on est vigoureusement pressé-e.

Pour ce qui concerne une application concrète de cette brillante métaphore, je me tourne cette fois vers Scott Alexander :

The paper was critiquing post-modernism, an area I don’t know enough about to determine whether or not their critique was fair. It complained that post-modernists sometimes say things like “reality is socially constructed”. There’s an uncontroversial meaning here – we don’t experience the world directly, but through the categories and prejudices implicit to our society. For example, I might view a certain shade of bluish-green as blue, and someone raised in a different culture might view it as green. Okay. Then post-modernists go on to say that if someone in a different culture thinks that the sun is light glinting off the horns of the Sky Ox, that’s just as real as our own culture’s theory that the sun is a mass of incandescent gas a great big nuclear furnace. If you challenge them, they’ll say that you’re denying reality is socially constructed, which means you’re clearly very naive and think you have perfect objectivity and the senses perceive reality directly.

C’est-à-dire :

L’article [de Schakel] critique le post-modernisme, un domaine qui m’est trop mal connu pour que je puisse déterminer si sa critique est juste ou non. Il se plaint de ce que les post-modernes disent parfois des choses comme : « la réalité est socialement construite. » Cela peut être, en un sens, indiscutablement vrai : nous n’avons pas une expérience directe du monde, mais une expérience formée à travers les catégories et les préjugés implicites de notre société. Par exemple, je pourrais voir une certaine nuance de bleu-vert comme du bleu, et une personne élevée dans une culture différente pourrait la voir comme du vert. D’accord. Puis les post-modernes continuent en disant que si quelqu’un, dans une culture différente, pense que si le soleil est de la lumière qui scintille sur les cornes du Bœuf Céleste, c’est absolument aussi vrai que la théorie de notre propre culture, selon laquelle le soleil est une masse de gaz incandescent, un immense four nucléaire. Si vous les contestez, ils/elles diront que vous refusez d’admettre que la réalité est socialement construite, ce qui signifie que vous êtes clairement très naïf et que vous pensez détenir la parfaite objectivité et percevoir la réalité directement par vos sens.

Dans l’article de Sylvestre Jaffard, le bailey, c’est : la « structure de l’univers » (l’expression est de Sartre) obéit aux lois de la dialectique – il y a un matérialisme dialectique. La motte, c’est : tout change – et sous l’effet de facteurs extérieurs. À quelqu’un qui nierait l’existence du matérialisme dialectique, il est aisé de répondre : comment ? Tu ne penses pas que les choses changent ? Et tu ne penses pas qu’il faut prendre en compte des éléments extérieurs pour comprendre la manière dont les choses changent ? Tu crois vraiment qu’il y a un éternel féminin, et que l’histoire de l’art n’a rien à voir avec l’histoire économique ? Tu es bien naïf/ve, camarade ! Cette rhétorique redoutable (d’autant plus qu’elle est vraisemblablement le fait de gens sincères : il n’y a pas de raison penser que ceux et celles qui la manient ne s’abusent pas eux/elles-mêmes !) a d’ailleurs toutes les chances de fonctionner, si on omet de la soumettre à une critique du type de celle que j’ai essayé de produire plus haut.

Quant au caractère attrayant de la doctrine, qui justifie l’analogie avec le bailey, elle est explicitée par Jaffard lui-même : « une pensée dialectique », c’est-à-dire, dans le contexte de l’article, non pas une pensée qui se reconnaisse comme fonctionnant elle-même selon des lois dialectiques, mais une pensée qui interprète le monde comme étant organisé par les lois de la dialectique (l’ambiguïté est habile !), « est utile aux militant-e-s révolutionnaires »…


[1] Au moins dans une conscience individuelle. Si on veut faire l’histoire de l’Esprit humain en général, c’est plus discutable

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11 commentaires

  1. Sur le matérialisme dialectique il faut (re)lire ces pages ravageuses de Jacques Monod dans Le hasard et la nécessité où il cite quelques exemples pathétiques de la dialectique de la nature de Engels …
    Pour signifier leur projet de se débarrasser de ce galimatias, les fondateurs du marxisme analytiques avaient plaisamment surnommé leur groupe « non bullshit marxism ».

    Le texte de Politzer relève déjà davantage du catéchisme que d’autre chose, celui de Jaffard réussit à encore appauvrir le contenu : il élude la distinction entre changement mécanique – exogène – et changement dialectique – endogène- , qui était essentielle pour définir le matérialisme dialectique par contraste avec le matérialisme mécaniste. Son concept de dialectique s’en retrouve moins déterminé … je ne parle même pas du caractère non-dialectique de sa conception de la relation entre mouvement et permanence …

    Je trouve le dispositif « motte and baileys » intéressant à étudier, mais, dans le cas particulier que vous avez choisi d’étudier, je ne suis pas sûr que cette rhétorique soit si redoutable car le dispositif est vraiment très rudimentaire (on pourrait le résumer de la manière suivante : tout change donc il faut être révolutionnaire ). J’ai l’impression que ça ne peut convaincre que des gens déjà convaincus, ou rassurer des militants dont les doutes sont seulement superficiels … pas ceux qui traversent un réelle crise de foi !

    Jaffard prétend répondre aux interrogations du jeune militant qui soupçonnerait que « la dialectique est un concept fumeux dont l’utilité est de justifier tout et n’importe quoi » … franchement, il n’est pas besoin d’une grande expérience militante pour se rendre compte que la dialectique peut effectivement servir à justifier n’importe quoi … et je ne crois pas que les explications de Jaffard (ni celles de Politzer) suffisent à annuler les effets d’une telle expérience.

  2. Bonjour. Je me sens très honoré de voir l’un de mes textes faire l’objet de cette critique attentive. A toutes fins utiles, je peux apporter les précisions suivantes :
    – Il me semble plus exact, plus utile de dire qu’il n’y a que du changement plutôt que « dans le monde, il y a du mouvement et de l’inertie », car l’inertie parfaite n’existe pas, et ce qui semble inerte peut plus justement être analysé comme connaissant des changements lents, voire extrêmement lents. C’est le sens de la remarque d’Engels dans l’Anti-Dühring :
    « Le mouvement est le mode d’existence de la matière. Jamais, ni nulle part, il n’y a eu de matière sans mouvement, ni il ne peut y en avoir. Mouvement dans l’espace de l’univers, mouvement mécanique de masses plus petites sur chaque corps céleste, vibration moléculaire sous forme de chaleur ou de courant électrique ou magnétique, décomposition et combinaison chimiques, vie organique : chaque atome singulier de matière dans l’univers participe à chaque instant donné à l’une ou à l’autre de ces formes de mouvement ou à plusieurs à la fois. Tout repos, tout équilibre est seulement relatif, n’a de sens que par rapport à telle ou telle forme de mouvement déterminée. Un corps peut, par exemple, se trouver sur la terre en équilibre mécanique, en repos au point de vue de la mécanique. Cela ne l’empêche absolument pas de participer au mouvement de la terre comme à celui de tout le système solaire, pas plus que cela n’empêche ses plus petites particules physiques d’être soumises aux vibrations conditionnées par sa température, ou ses atomes d’accomplir un processus chimique. La matière sans mouvement est tout aussi inconcevable que le mouvement sans matière. »

    ( https://www.marxists.org/francais/engels/works/1878/06/fe18780611h.htm )

    J’ai aussi noté vos autres réflexions qui m’amènent une reflexion sur la nature de la contradiction, j’y reviendrai peut-être.

    1. Bonjour !

      Chez Engels, l’argument du référentiel (si un objet est immobile par rapport à la terre, il bouge par rapport au soleil) peut facilement être inversé. La Tour Eiffel bouge par rapport au soleil, mais elle est immobile par rapport à la terre.

      D’autre part, l’idée qu’il n’y a que du mouvement parce qu’il n’y a pas de matière sans mouvement, etc., me paraît étrange. Je ne sais pas si elle vraie ou pas ; il me semble que c’est un problème physique plus que philosophique ; à première vue, l’hypothèse selon laquelle chaque mouvement, observé à une échelle infinitésimale, serait une succession saccadée de micro-inerties, ne me paraît pas absurde.

      Enfin et surtout, je ne comprends même pas comment on peut prétendre se servir de ça pour justifier le fait qu’il n’y a pas d’éternel féminin. Le fait qu’il n’y ait visiblement aucun rapport entre les deux discussions est en soi un indice sérieux du fait qu’à un moment ou à un autre, vous êtes probablement en train de jouer sur les mots. Ainsi :

      « – Il me semble plus exact, plus utile de dire qu’il n’y a que du changement plutôt que « dans le monde, il y a du mouvement et de l’inertie », car l’inertie parfaite n’existe pas, et ce qui semble inerte peut plus justement être analysé comme connaissant des changements lents, voire extrêmement lents. »

      Oui, cela veut dire que « tout change », cela ne veut pas dire qu’il n’y a que du changement. Je crois que nous parlons de deux choses différentes. A l’échelle qui nous intéresse, c’est-à-dire l’échelle sociale, l’échelle à laquelle nous pouvons observer les choses, le changement et l’inertie sont des abstractions. Ce sont des catégories de la pensée qui permettent de penser le rapport entre une chose à un moment A et une chose à un moment B. On appelle « inertie » ce par quoi ces choses sont identiques et « changement » ce par quoi elles diffèrent. Vous, vous faites comme si le « changement » était une propriété ontologique des choses. Je veux bien, mais ça ne nous mènera pas loin, et en particulier cela n’est certainement pas un motif suffisant pour exclure que l' »inertie » puisse être, bien souvent, une catégorie qui permette de penser correctement le réel. C’est en ce sens que, non, il n’y a pas « que » du changement. En affirmant le contraire, vous passez de l’idée d’un « changement » ontologique (le changement est un fait du monde, et même le seul fait du monde) à l’idée d’un « changement » épistémologique (le changement est la seule manière de penser le monde).

      Pour reformuler ça autrement : dire qu’il y a du changement ET de l’inertie, cela ne veut pas dire que je puisse classer les objets du réel en distinguant ceux qui changent et ceux qui sont inertes. De même, si je dis qu’il y a, dans le réel, de l’unité et de la pluralité, cela ne veut pas dire qu’il y a des objets qui sont uns et des objets qui sont pluriels : tout objet est l’un et l’autre, et peut être considéré sous un aspect ou sous un autre. Et on ne peut pas non plus évacuer la question en disant qu’il n’y a que de la pluralité sous prétexte que tout objet est fait d’une pluralité d’atomes, et que tout atome est fait d’une pluralité de protons, neutrons et électrons, etc. : de fait, quand je vois un livre, le livre m’apparaît dans son unité de livre, et c’est une manière de le considérer qui est, en général, bien plus logique et bien plus productive à tout point de vue que de le considérer comme une collection de signes typographiques ou comme un assemblage d’atomes.

      1. Bien sûr, dans des cas précis on peut considérer qu’à toutes fins utiles, une chose est inerte. On peut par exemple considérer qu’à toutes fins utiles si on considère l’histoire du vingtième siécle, les continents ont été inertes les uns par rapport aux autres.
        Mais à mon sens la démarche philosophique se situe à un plus haut niveau de généralité. Or, au niveau plus général de l’histoire géologique les continents ne sont pas du tout inertes les uns par rapport aux autres, et au niveau encore plus général de l’histoire cosmique l’existence des continents et de la Terre elle-même ne sont pas des données constantes.
        Je pense qu’il est utile d’avoir cela en tête quand on se donne des bases philosophiques, et de se rappeler que l’inertie n’est jamais que l’apparence extérieur d’un changement dont la vitesse nous est imperceptible.

        1. Je suis d’accord avec vous là-dessus. Ce que je conteste, c’est que cette démarche philosophique-là soit pertinente pour soutenir l’idée qu’il n’y a pas de nature humaine ou pas d’idéal féminin.

          La question est de savoir ce qui est « constant », variable, contingent, etc., à une échelle qui nous intéresse, pas de savoir s’il y a de l’inertie dans l’absolu. Du moins, les deux questions sont sans doute intéressantes, mais elles ne sont à mon avis pas liées.

          1. Vous comprendrez que dans mon article, que je voulais court et didactique, je n’ai pu que mentionner certaines questions qui méritent bien sûr des plus amples développements et précisions. Ainsi pour la « nature humaine », mon propos n’était pas de nier qu’il y avait une série de caractéristiques qui permettent de distinguer un être humain d’un autre animal, mais de contester qu’il y en ait une nature humaine telle que généralement décrite, c’est-à-dire comportant toute une série de caractéristiques psychologiques dont l’examen révèle qu’elles sont historiquement situées. L’exploration plus approfondi de cette question est l’objet d’un autre article sur le site de Que Faire ? « La nature humaine est-elle un obstacle au socialisme ? » http://quefaire.lautre.net/La-nature-humaine-est-elle-un

  3. Pour répondre à l’anti-dialectique de patertaciturnus, le marxisme-léninisme n’a rien de matérialiste, ni de dialectique, ni de marxiste, ni de léniniste. Lyssenko est d’ailleurs un empiriste pur comme l’a été Bogdanov critiqué par Lénine au début du XX dans son essai matérialisme et empiriocriticisme. D’ailleurs, Lyssenko actualisera la différenciation des deux sciences prolétariennes et bourgeoises de Bogdanov. Or, c’est Staline lui-même dans un opuscule de linguistique qui a désavoué Lyssenko après la guerre. Mais, Khrouchtchev, fanatique du Maïs américain et anti-staline, prendra Lyssenko sous son aile jusqu’à sa mort. Il faut remettre les écrits de Monod dans ce cadre historique de guerre froide. Haldane qui a également quitté le PC suite à l’affaire Lyssenko est resté marxiste et un authentique matérialiste dialecticien.

    Sinon, la dialectique dans la nature est visible notamment dans sa dynamique et ses formes.

    En géologie, on a eu terriblement du mal à comprendre des formations en extension en montagne dont la dynamique est compressive. C’était une impossibilité selon logique classique et pourtant c’est bien réel. Il a fallu plus de dix année pour voir la réalité comme il a fallu un demi-siècle pour que la théorie de Wegener soit acceptée par les géologues.

    La modélisation et l’expérimentation rassure plus que l’expérience et l’abstraction. Mais sans abstraction qui donne un cadre théorique, les résultats de la mesure ne peuvent pas être jugées logiquement (Alexandre Zinoviev) ou évaluées (Yves Richez).

    La mesure a priori tombe dans l’erreur et ne fait que rassurer par une sélection et une hiérarchisation des choses l’idéologie hégémonique. A contrario, quand la mesure est a postériori encadrée par une théorie donnée par les domaines de la contemplation (étymologie de théorie), elle affine les représentations simplexes du réel concret. Ça va à l’encontre de la sélection et de la hiérarchisation.

    On comprend pourquoi les méthodes types historique (Stephen Jay Gould), du passage de l’abstrait au concret (Alexandre Zinoviev), soit dialectique et matérialiste sont si honnis parce qu’elles vont à l’encontre des représentations qui légitiment les pouvoirs.

    Les formes en spirale, formes de la dialectique par excellence, sont légions dans la nature. Le manga d’horreur Spirale de Junti Ito met en scène cette transformation en spirale dans le cadre de la société. On retrouve aussi cette forme en psychologie chez Piaget et Wallon. Les cristaux se forment de manière spiralée. L’évolution des os suit aussi un mouvement en spirale.

    Dans un cadre globale de l’univers, on peut dire que la siprale est une manifestation de la « dialectique de la nature » pour reprendre le titre du cahier de note d’Engels. Avant de publier ses notes non finalisées, on n’a demandé un avis scientifique à Einstein qui n’y s’est pas opposée puisque ça reste dans un cadre historique. Par ailleurs, Engels savait pertinemment que beaucoup de découvertes qu’il a mis en avant dans son livre de vulgarisation dit l’Anti-Durhing et dans ces notes, allaient dans le future être faux ou dépassé. Contrairement au dire des anti-Engels dont de nombreux marxistes, Engels n’est pas dogmatique. D’autre part, Marx s’intéressait aussi à la nature et pas seulement à la société comme on le note dans le Capital et ses lettres.

    Ce qui n’est pas compris par beaucoup, c’est que les lois ne sont pas des lois pré-déterministes comme en physique et chimie depuis Newton et Lavoisier. Cependant, la physique et la chimie vont de moins en moins à un déterminisme absolu et vont comme en biologie, à un déterminisme chaotique. Une cause produit plusieurs effets disparates. On évite de parler de loi biologique ou de loi sociologique. Ça préfère parler de « principe » biologique. Alexandre Zonoviev use ouvertement du terme de « loi sociologique ». Les lois dialectiques sont des principes. Mais, personnellement, je préfère parler de phénomènes dialectiques puisque visibles dans la propension du développement de la nature. C’est d’autant plus visible lors des crises comme les crises géologiques (P/T, C/T), les crises pré-historiques (néolithiques), les crises biologiques (mutations), les crises historiques (1618-1648; 1789-1815; 1914-1845; 1952-1982), les crises sociologiques (économiques, politiques, sociales).

    Sinon, voici une bibliographie sur le matérialisme dialectique de mon cru : http://regard-scientifique.monsite-orange.fr/page-58a7b87432dcf.html . On l’a retrouve incomplète dans la poubelle de wikipédia en archive de l’article anti-matérialiste dialectique sur le matérialisme dialectique, et sur le site wikirouge. On y trouve aussi des citations dans un autre onglet qui sont aussi postées sur wikiquote.

  4. Je pense que la question de savoir si la dialectique est une méthode ou bien dans la nature même est une question qui a déjà trouvé sa réponse chez les marxistes un tant soi peut sérieux. Si M. Jaffard pense voir la dialectique dans les choses mêmes, c’est qu’il a l’esprit confus. Il prétend qu’il y a de la nature est dialectique en se basant sur Engels, et cite « la matière sans mouvement est tout aussi inconcevable que le mouvement sans matière ». C’est vrai, la matière n’est pas concevable sans mouvement parce que le mouvement même est la matière, donc tout change, il y a perpétuel changement des choses. Mais y voir de la dialectique dans la nature même, c’est un raccourci grossier (qu’Engels lui-même a parfois franchi).
    M. Jaffard dit aussi « non seulement tout change, mais tout change en fonction de l’interaction des différents éléments ». Dire cela est vrai, mais peut être mal interprété. Qu’est ce que les différents éléments ? Je pense que Jaffard désigne par les « différents éléments » l’ensemble des éléments particuliers qui constituent l’univers. Tout les éléments particuliers de l’univers sont en perpétuelle interaction oui, mais cette perpétuelle interaction est précisément l’univers, le tout. Ainsi, le tout (l’univers) est l’ensemble des parties, de même que l’interaction de toutes les parties constituent le tout.
    Mais M. Jaffard dit aussi que l’interaction des différents éléments « signifie d’une part que tout est formé par ce à quoi il s’oppose, et d’autre part que toute chose inclut en elle-même des contradictions ». Cette phrase est totalement fausse. Une chose particulière n’est pas formé par ce à quoi elle s’oppose, mais elle est formé dans le mouvement perpétuel de l’univers, du tout. Aussi la chose ne peut pas avoir de contradiction en elle-même puisqu’elle n’est qu’un mode du mouvement total de l’univers.

    Par exemple, dire qu’un grain se nie (négation) pour former une plante (négation de la négation, bond qualitatif), ce n’est ici que voir (subjectivement) un processus complexe de la nature dans son mouvement en utilisant la méthode dialectique. En effet le passage du grain à la plante est simplement un mode du mouvement total de l’univers. L’univers est illimité, ce qui signifie que ses choses particulières sont illimités aussi.
    Lorsqu’on perçoit le grain, la plante, et même l’atome le plus petit, on ne perçoit pas la chose en elle-même mais seulement une partie limité de celle-ci, que l’on peut atteindre par nos sens et les capacités techniques de notre époque (perfectionnement des sciences comme la physique, la chimie, etc.). L’erreur bête est de croire que lorsque l’on a des éléments particuliers comme un grain, ou un atome, l’on perçoit subjectivement la chose en soi. L’on ne peut pas saisir les choses en soi, le grain en soi, l’atome en soi, tout simplement parce qu’il sont illimités autant que l’univers est illimité. Nous percevons seulement l’atome ou le grain grâce à nos sens et grâce aux développement intellectuels et au progrès des sciences. Lorsque l’on croit connaître la vérité absolue en disant que ce que l’on voit est un grain, c’est-à-dire lorsque l’on croit que notre image de la chose correspond à la chose en elle-même, on raisonne de façon a-dialectique précisément parce que l’on fixe les choses. On ne peut pas connaître la vérité absolue, puisque la vérité absolue, c’est l’univers ou l’ensemble des éléments particuliers. Nous pouvons atteindre que des vérité relative (j’entend par la relativement à l’ensemble de l’univers), c’est-à-dire que lorsque nous percevons le grain, l’atome, nous le percevons de manière limitée. Cela ne veut pas dire que l’on a faux : c’est bien une vérité de connaître le grain, ou l’atome, mais une vérité limitée car la nature est illimitée. Dire ceci, ce n’est pas faire un péché d’idéalisme kantien, c’est Dietzgen lui-même le dit. Pour reprendre c’est mot, « l’image n’épuise jamais la chose ».

    La dialectique n’est valable que comme méthode. Lorsqu’on analyse des phénomènes complexes, que cela soit dans la société le rapport entre économie et art ou entre classes sociales, on utilise la dialectique comme méthode pour comprendre les rapports d’opposition, les interrelations, etc. entre les deux termes. De même, l’articulation des différentes branches des sciences, la sociologie, la physique, etc. est possible que si l’on a un esprit qui perçoit la complexité du réel, et en quelque sorte dialectise le rapport entre les sciences. Dire qu’il y a de l’inertie dans le monde est néanmoins faux aussi. Lorsque l’on perçoit, un phénomène répétitif, par exemple la reproduction sociale, ou tout simplement le fait qu’il existe des hommes sur terres depuis des milliers d’années, ou l’existence de notre système solaire depuis longtemps, cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de mouvement, car il y a bien évolution, changement. C’est simplement que la tâche de notre esprit à notre échelle est d’analyser les phénomènes sous leur aspect dynamique (les révolutions, le progrès technique rapide, etc.) ou invariant (la reproduction sociale, etc.). C’est pour cela que la méthode dialectique est indispensable dans les sciences sociales.
    Dans les sciences de la nature, rien ne pose problème d’utiliser la méthode dialectique lorsqu’il faut analyser des phénomènes complexes, et plusieurs scientifiques l’ont d’ailleurs soutenu. En revanche, il faut se préserver de voir la dialectique dans la nature même, car celle-ci reste uniquement une méthode d’investigation et de synthèse qui permet de saisir les choses dans leur complexité. Et lorsque l’on dit qu’un grain devient plante en se niant et en se dépassant qualitativement, ce n’est pas dans la chose en soi mais bien une image de notre esprit pour mieux comprendre la chose, encore qu’ici c’est inutile.

    Un dialecticien marxiste.

  5. Mon exemple classique de la dialectique de/dans la nature est celle de l’orogenèse. Pendant, plus de dix ans, les géologues ont refusé de voir des figures en extension () en montagne car le mouvement selon toute logique formelle est compressive ( -> _\ <-).

    Or, il existe bien un mouvement en extension en montagne formant les bassins post-orogéniques. Ainsi, les antagonistes « extension compression » forment dans la nature une unité.

    Les crises comme les crises géologiques ou les crises historiques (1618-1648, 1789-1815, 1914-1945, 1952-1984) ne sont pas non plus le fruit de l’esprit et de la technique. Ce sont des moments de rupture avec ses « discontinuité absolues continuités relatives ».

    La transformation homologique de l’os de la mâchoire des batraciens à l’os de l’oreille interne des mammifères se fait selon un mouvement en spirale. C’est aussi le cas de la formation des cristaux.

    La forme et les mouvements en spirale sont bien représentés dans la nature autant dans le micro que dans le macro.

    En science humaine, les études bibliométriques affirment la forme en cercle de Jean Piaget des domaines de connaissance. Le cercle comme le montre aussi Émile Jalley est une des formes dialectique de Jean Piaget. Personnellement, j’y vois plutôt une spirale comme l’a mis en avant Henri Wallon.

    Le manga d’horreur Spirale de Junji Itō met en scène ce mouvement au sein de la société capitaliste. La dialectique est légion dans les mangas. Hokuto No Ken (Ken le survivant) met en lumière la dialectique de l’amour qui comme tout sentiment présente des ambivalences. L’amour est à la fois passion et haine, aliénation à l’autre et émancipation de soi, tristesse et joie, comme sur un nuage et comme dans un orage.

    En psychologie complexe, Freud et Wallon mettent parfaitement en lumière l’interpénétration de la biologie, de la psychologie et de la sociologie. Ce que la psychologie scientifique est incapable aujourd’hui restant enfermé dans le biologique (innée) tout génétique ou tout cerveau. On reste dans des visions inné vs acquis bien que Darwin avait mis en avant la dialectique « 100% innée 100% acquis » réaffirmée en biologie moléculaire et d’autant plus par l’épigénétique. Comme l’extension en montagne en géologie était vu comme un mythe, l’épigénie fut vu comme un mythe par les spenceriens et les anti-staliniens. Or, l’épigénie est aujourd’hui confirmée. L’écologie cubaine et chinoise réaffirment aussi le larmackisme comme le montre Guillaume Suing. Contrairement aux spenceriens, Darwin n’avait pas exclu la transmission des caractères acquis. Cela se confirme aussi en psychologie où les enfants acquièrent un gène transformé chez leur parent suite à un traumatisme ou un drame.

    Par ailleurs, les structures et les mouvements immanents présentent diverses formes que je qualifie de dialectique : spirale, les sinusoïdes, les embranchements, les réseaux, les fractales, les nœuds comme le nœud de moebus, … .

    Une des représentations la plus bien connu de la dialectique de la nature est le Yin et le Yang. Il représente de manière simplexe le mouvement complexe du réel. C’est une figure de l’immanence même si les charlatans et le taoïsme l’ont détourné comme le livre des changement (Yi King) en sauce spiritualiste et transcendantale. Or, le tàijí tú, le yi king sont une symbolisation de la dialectique de/dans la nature.

    Le langage chinois est concret. Les idéogrammes mettent en avant les pratiques et les choses du quotidien quand bien même les représentations sont fortement symbolisées. L’équilibre/le talent n’a rien à voir avec les fantasmes occidentaux d’une force intérieure brûlant vers l’extérieur comme San Goku de Dragon Ball. [Il y aurait confusion avec l’émotion « tonus (Wallon) énergie (Piaget, Yves Richez)]. L’idéogramme de équilibre/talent représente un homme portant 4 assiettes sur une tige. Le potentiel émerge de la configuration est non de soi.

    Les mathématiques contrairement à se croyaient Hegel et Alexandre Zinoviev ne sont pas néant de dialectique. Un modèle mathématique suit la propension du développement dialectique de l’objet d’étude.

    Même le mouvement de la méthode du regard scientifique suit un mouvement dialectique qui se présente malgré moi sous la forme d’un nœud dialectique : http://regard-scientifique.monsite-orange.fr/page-58af7e9949cda.html .

    La méthode vient étymologiquement de cheminement. Or, ce chemin est buissonnant et non une ligne bien droite. Et la dialectique est un cheminement. La méthode est ainsi dialectique parce que la nature est dialectique. Et, la dialectique est de/dans la nature.

  6. Texte illisible. Qui en plus insulte les femmes en nous réduisant à des « e » au lieu d’écrire les mots féminins en entier.

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