David Madore, sur son excellent blog, a écrit un billet pour critiquer les discours du genre « Je ne suis pas raciste, mais… ». Il explique que le racisme, ainsi que le sexisme, l’homophobie, etc. (tout ce que j’appelle, faute de mieux, X-phobie*), n’est pas tant un attribut des personnes, qui seraient essentiellement racistes ou non racistes, homophobes ou non homophobes, sexistes ou non sexistes…, qu’un attribut des propos, des actes, des comportements, qui, eux, peuvent être X-phobes même si la personne qui les prononce, les commet ou les adopte ne l’est pas. Plus exactement, David Madore écrit que « ça n’a pas de sens » de parler d’une personne « pas raciste » ; en tout cas, il n’y a personne de « pas raciste » si l’on entend par là une personne qui serait insoupçonnable d’agir, de parler ou même de penser de façon raciste.
Je suis tout à fait d’accord avec David Madore dans sa critique d’une conception trivialement essentialiste des X-phobies. Mais il me semble qu’on peut aller plus loin, et critiquer la thèse proposée ici par David Madore au profit d’une conception des X-phobies comme attributs, non des personnes, non pas même des actes, mais des situations. C’est le sens du commentaire que j’ai posté ; la suite de ce billet en reprend la matière.
Pour aller vite, il existe des catégories socialement dominantes, et des catégories dominées : les Blanc-he-s, les hommes, les hétéros appartiennent à la première catégorie ; les Noir-e-s, les femmes, les homos à la seconde. D’autre part, nos appartenances catégorielles (de race, de genre, d’orientation sexuelle…), et les vécus qui vont avec informent profondément nos êtres, nos caractères, notre rapport au monde. Mais elles les informent de manière non analysable : on ne peut pas toujours dire, dans une situation donnée, si on a agit en tant que homme/femme, en tant que Noir-e/blanc-he, en tant que homo/hétéro, etc. Par exemple, on sait que les femmes ont tendance à moins prendre la parole que les hommes en réunion, à moins interrompre les autres participant-e-s, à parler moins longtemps, etc. Statistiquement, on peut dire quelque chose comme : il y a un déterminisme social qui pousse les femmes à être plus discrètes. Mais si je quitte le niveau abstrait de la catégorie « femme », et que j’envisage le niveau concret de Cunégonde, Marie-Chantal ou Sophie, il devient tout à fait impossible de dire si Cunégonde, Marie-Chantal et Sophie sont discrètes parce que ce sont des femmes, ou simplement parce qu’elles sont timides, ou réservées, ou parce qu’elles n’avaient rien à dire sur la question en jeu (vous savez, c’est mon vieux truc du rapport entre le particulier et le général). Dans le cas de Sophie, qui est ouvrière, on peut se demander aussi dans quelle mesure c’est son appartenance de genre ou bien le sentiment d’une infériorité de classe (imaginons qu’elle se retrouve dans une réunion où la plupart des participant-e-s ont un plus haut revenu qu’elle, ou sont plus diplômé-e-s qu’elle) qui détermine sa réserve. La seule chose qu’on peut dire, c’est qu’un déséquilibre dans les temps de parole se manifeste dans une situation caractérisée par une (ou plusieurs) domination(s). Or à partir du moment où une situation donnée confronte des dominant-e-s et des dominé-e-s, cette situation active l’identité dominée (et, respectivement, l’identité dominante). Si on prend au sérieux l’idée d’une conception synthétique de la conscience humaine, tous les comportements qu’une femme adoptera dans une réunion non mixte seront, plus ou moins consciemment, plus ou moins explicitement, plus ou moins lointainement, informés par son appartenance à la catégorie femmes, donc par son appartenance à une catégorie dominée, donc par une domination.
La situation est plus dramatique encore dans les cas de conflits. Si, en tant qu’homme, je me retrouve à me disputer avec une femme, je suis pris dans une situation informée par une domination (sexiste) et je ne peux pas y échapper. Quoi que je fasse, je bénéficierai de cette situation, parce que même si la femme et moi-même nous comportons exactement de la même façon, les mots et les actes n’auront pas la même signification objective. Si elle me frappe et que je la frappe, le coup porté par la femme n’a pas les mêmes connotations, ne renvoie pas à la même violence, n’est pas aussi traumatisant pour moi que l’inverse le serait pour elle, etc. Sans aller jusque là, le fait même d’élever la voix ne comporte pas autant de menace si c’est un homme qui le fait face à une femme, ou si c’est l’inverse. De manière plus générale encore, une situation de conflit entre dominant-e e dominé-e est toujours marquée par la capacité qu’a le/la dominant-e (même s’il/elle est gentil-le, même s’il/elle est de bonne volonté, etc.) d’humilier le/la dominé-e en le/la renvoyant à sa domination (par l’insulte). Si le/la dominant-e est gentil-le, il/elle n’utilisera pas cette arme, mais c’est quand même une arme qu’il/elle possède, dont il/elle ne peut pas se défaire, et qui rend la situation asymétrique. Donc il y a de la X-phobie, du sexisme, du racisme, de l’homophobie, etc., dans la situation elle-même. Et comme, dans une situation de conflit, il est naturel, normal et inévitable d’instituer un rapport de force, et comme, d’autre part, il n’est pas possible que ce rapport de force soit construit en mettant de côté les caractéristiques sociales des personnes impliquées, on peut peut-être aller jusqu’à dire qu’il est impossible d’imaginer un conflit interpersonnel entre un-e dominant-e et un-e dominé-e dans lequel le/la dominant-e ne soit pas, à un degré ou à un autre, X-phobe. Dans un conflit avec une femme, un homme ne peut pas ne pas être sexiste.
Bien sûr, les agents concernés peuvent choisir de se servir ou non de leurs « armes ». Il est possible de neutraliser l’asymétrie, sinon complètement, du moins en grande partie. Le fait qu’il y ait « du sexisme » dans la situation n’excuse pas le fait de balancer une injure sexiste, ou de frapper une femme. Chaque niveau d’analyse ne rend pas invalide le niveau inférieur : la conception du racisme-attribut-de-la-situation ne rend pas invalide la conception du racisme-attribut-de-l’acte, pas plus que, comme David Madore le dit lui-même, la conception du racisme-attribut-de-l’acte ne rend invalide la conception du racisme-attribut-de-la-personne (il y a des gens qui peuvent être dits racistes, parce qu’ils commettent régulièrement des actes racistes). Mais de même qu’une personne non raciste peut dire ou faire des choses racistes, de même une personne de bonne volonté, dont les actes ne seraient pas consciemment racistes, ne peut parfois guère échapper aux structures de la situation, parce que quoi qu’elle fasse ses actes auront une connotation qui lui échappent, et que leur confère la structure sociale de domination présente dans la situation.
On peut donc mettre au jour trois conceptions des X-phobies, chacune englobant les précédentes, les dépassant, mais ne les annulant pas :
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la X-phobie est un attribut de la personne : c’est une conception naïvement essentialiste, mais qui n’est pas toujours dépourvue d’une certaine pertinence ;
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la X-phobie est un attribut du comportement : c’est une conception plus fine, plus convaincante, et qui a par ailleurs un intérêt politique, puisqu’elle permet d’être vigilant-e à l’égard des comportements de n’importe qui ;
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la X-phobie est un attribut de la situation : politiquement, je ne sais pas ce que ça implique (sans doute pas que des très bonnes choses, parce que c’est le genre d’analyse qui peut conduire à une sorte de fatalisme, de « mauvaise foi » au sens sartrien, en mode « C’est pas moi, c’est pas ma faute, c’est la structure… » – cela dit, ce type de défense n’est pas complètement infondé non plus !), mais descriptivement, c’est puissant, et ça rend assez bien justice à une conception véritablement synthétique de nos êtres, de nos caractères et des déterminations sociales qui les informent.
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Avant de conclure, quelques petites remarques « méta » :
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le statut épistémique de ce billet est un peu différent de celui auquel j’ai habitué mon/ma lecteur/trice. J’ai conscience que ma démonstration est moins manifestement rigoureuse que celle que je déploie ailleurs (en tout cas, il y a plus de présupposés que j’avance sans vraiment les justifier). Mais je conçois largement cet article comme la mise à plat d’intuitions très fortes, que je justifie peut-être encore mal, ou approximativement, mais que j’ai besoin d’exprimer de cette manière pour les clarifier. En particulier, il est possible que je donne parfois à mon propos un trop grand degré de généralité, une radicalité excessive (dans le quatrième paragraphe en particulier). Mais il faut en passer par là pour réfléchir, et dégrossir ;
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il s’agit d’un billet relativement court (ou, en tout cas, d’un billet rapide) ; je constate que ce n’est pas la première fois que des commentaires postés ailleurs, ou des statuts Facebook, bref des textes pas destinés prioritairement à ce blog, me donnent la matière (à quelques aménagements près) d’articles qui ont une portée inaugurale, au sens où ils traitent, pour la première fois ou presque (sur ce blog, pas pour la première fois dans l’histoire de l’humanité…), d’un sujet assez général, et où ils fixent un cadre pour des réflexions ultérieures sur ce sujet. Je pense à ce billet-ci, qui présente ma « théorie de la vérité » (il n’est pas interdit de voir une pointe d’ironie, dans le fait de donner un nom si pompeux à un article si bref), ou à celui-ci, qui pose des choses importantes en philosophie morale, ou encore à celui-là (qui ne vient, par contre, ni de Facebook, ni d’un autre blog) qui me permet de régler rapidement quelques comptes avec l’idée d’une obligation morale à militer. Il faut bien sûr concevoir ce genre de textes, non comme des réflexions abouties, mais comme des entrées en matière.
J’avais lu votre commentaire chez David Madore, je profite de la découverte de votre blog (via un commentaire à propos d’Exhibit B), pour vous adresser quelques questions et remarques.
1) Comment situez-vous votre position par rapport à celle-ci ?
http://uneheuredepeine.blogspot.fr/2014/09/le-racisme-comme-systeme.html
Il me semble que vous avez en commun de sociologiser les X-phobies (contre la tendance à les psychologiser dont est porteur le vocabulaire même de la phobie) et de les rapporter à une relation de domination.
Par ailleurs il me semble que parler de « situation » comme vous le faites, plutôt que de « système » comme le fait Colombi,a l’avantage d’être moins lourd du point de vue des présuppositions ontologiques, en revanche cela a peut être l’inconvénient d’être plus flou.
2) Si on prend au sérieux votre position ne faudrait il pas renoncer à utiliser les termes de la forme X-phobie, puisque ce vocabulaire de la phobie suggère inévitablement que le problème réside dans une disposition de la personne.
Inversement si on conserve la terminologie psychologisante, ne faudrait il pas envisager que le type d’attitude dont il est question puisse intervenir hors de claires relations de domination ( je pense à certains des avatars de l’antisémitisme ou à des relations d’hostilités entre groupes dominés).
3) Dans votre Glossaire vous indiquez que X-phobie est un concept opératoire même si ses limites ne sont pas claires. Permettez-moi de disconvenir. Il me semble au contraire que la prolifération des termes en « phobie » (la nature du X pouvant être des plus variée) devrait alerter. Il me semble que, dans l’usage de ces termes, la fonction polémique (appliquer un tel qualificatif à un adversaire pour le disqualifier) prend largement le pas sur l’exigence d’éclaircissement du réel.
Le mélange du registre descriptif et du registre normatif et la caractère dangereusement élastique de ces qualificatifs (qui fait que certains « progressistes » qui en ont fait usage se les sont parfois vus retourner) m’inspirent une grande circonspection.
4) Connaissez vous des travaux théoriques sur les conditions d’émergence des termes de la forme x-phobie (hors du domaine psychiatrique s’entend), ou pourriez vous m’indiquer des références proposant un travail conceptuel sur ces notions?
En tous cas, j’espère que vous continuerez à écrire sur ce sujet.
Merci pour votre commentaire, et votre encouragement final ; mon prochain billet devrait être un développement à partir de celui-ci.
Je suis assez occupé en ce moment, et certaines de vos questions appelleraient de longs développements – en outre, elles font écho à des sujets que j’avais vaguement l’intention de traiter sur ce blog (le racisme anti-blanc par exemple). Je ne vais donc pas répondre à tout pour le moment, mais j’essaierai d’y revenir plus tard.
Simplement :
3) Vous avez deux arguments contre le concept de X-phobie : mélange du descriptif et du normatif ; dimension psychologisante. Je suis assez d’accord avec ces deux remarques ! Quand je dis que le concept est opératoire, ce n’est pas parce qu’il serait bien défini, mais parce qu’il permet d’unifier des phénomènes (racisme, homophobie, sexisme…) qui, sans cela, se retrouvent en général subsumés sous le terme englobant de « racisme ». Je trouve le terme de X-phobie, malgré sa terminaison en « phobie », plus neutre que les termes concurrents (oppressions, dominations, discriminations…), qui me semblent tous se focaliser sur un aspect du problème au détriment des autres. Et la construction de ce terme entérine le fait que le suffixe -phobie est très productif : on parle désormais de « putophobie », de « toxicophobie », de « fatphobie » ou de « grossophobie »… Le « spécisme » est, lexicologiquement parlant, une exception notable.
4) Malheureusement non, je n’ai pas de références sur cette question ! Mais si d’autres lecteur/trice-s commentateur/trice-s ont des éléments sur ce sujet, ça m’intéresse aussi.
« le suffixe -phobie est très productif : on parle désormais de « putophobie », de « toxicophobie », de « fatphobie » ou de « grossophobie »… »
Je crois que nous différons sur l’appréciation du phénomène : là où vous voyez de la « productivité » je vois plutôt le symptôme d’un laxisme épistémique.
J’attends impatiemment vos prochains articles.
« je vois plutôt le symptôme d’un laxisme épistémique. »
Honnêtement, je ne pense pas. Les personnes qui sont le plus enclines à utiliser/créer ces nouveaux termes sont généralement les premières à penser qu’il s’agit de phénomènes structurels. Une expression de « handiphobie », par exemple, ce serait le fait que les espaces publics ne sont pas bien aménagés pour les personnes handicapées. C’est une discrimination qui n’a rien à voir avec la psychologie des gens.
En fait, je pense que le mot « homophobie », d’un usage très courant, a suffisamment désémantisé le composant « phobie » pour qu’on puisse désormais sans problème employer ce genre de mots sans le rapporter à une disposition psychologique individuelle. Vraiment, il ne me semble pas que le fait d’avoir « phobie » dans les mots en question soit en quoi que ce soit embarrassant pour les penser.
On pourrait dire que le défaut de ce genre de mots, c’est de *laisser entendre* à d’autres personnes qu’on vise un phénomène psychologique plutôt que social/structurel etc. Mais le mot « racisme » n’est pas construit à partir du suffixe -phobie, et pourtant il est très fréquent que les gens, spontanément, l’associent à une pure disposition d’esprit individuelle plutôt qu’à des faits de domination plus généraux…
« Une expression de « handiphobie », par exemple, ce serait le fait que les espaces publics ne sont pas bien aménagés pour les personnes handicapées. C’est une discrimination qui n’a rien à voir avec la psychologie des gens. »
Vous savez peut-être que les milieux catholiques anti-avortement se sont appropriés le terme (c’est même dans une publication catho que j’ai rencontré le terme pour la première fois il y a bien une quinzaine d’année). Le fait qu’une femme choisisse d’avorter si elle apprend que le foetus est porteur, par exemple, de la trisomie serait, selon eux, une marque d’handiphobie.
cela ne tempère pas votre enthousiasme pour ce concept?
Pour ma part, il ne me semble pas si facile de neutraliser ce type d’accusation si on accepte le vocabulaire des X-phobies.
« je pense que le mot « homophobie », d’un usage très courant, a suffisamment désémantisé le composant « phobie » pour qu’on puisse désormais sans problème employer ce genre de mots sans le rapporter à une disposition psychologique individuelle. »
Au contraire, comme ce sont les milieux militants qui sont les plus sensibles à la dimension structurelle du phénomène, je crois que la diffusion du terme hors de ces milieux ne va pas dans le sens d’une dé-psychologisation du concept. Quant à l’homophobie, n’est sûrement pas la plus dé-sémantisée des X-phobies; au contraire elle ne se prête que me trop bien à l’interprétation psychologisante : pensez à la diffusion du cliché (dont j’ignore l’origine) qui explique l’homophobie par une homosexualité refoulée.
« Vous savez peut-être que les milieux catholiques anti-avortement se sont appropriés le terme (c’est même dans une publication catho que j’ai rencontré le terme pour la première fois il y a bien une quinzaine d’année). Le fait qu’une femme choisisse d’avorter si elle apprend que le foetus est porteur, par exemple, de la trisomie serait, selon eux, une marque d’handiphobie.
cela ne tempère pas votre enthousiasme pour ce concept?
Pour ma part, il ne me semble pas si facile de neutraliser ce type d’accusation si on accepte le vocabulaire des X-phobies. »
Pour le cas de la handiphobie, il y a un concept concurrent : celui de « validisme ». Si le second terme était plus en vogue, ne pensez-vous pas que les cathos anti-avortement pourraient tout aussi bien l’utiliser ? Il est clair qu’ils/elles font un usage réactionnaire d’un concept a priori progressiste, mais je ne suis pas sûr que ce soit la « phobie » qui soit en cause. Le FN fait aussi un usage réactionnaire du terme « racisme anti-français », ou « racisme anti-blanc », et il n’y a pas de phobie là-dedans !
« Quant à l’homophobie, n’est sûrement pas la plus dé-sémantisée des X-phobies; au contraire elle ne se prête que me trop bien à l’interprétation psychologisante : pensez à la diffusion du cliché (dont j’ignore l’origine) qui explique l’homophobie par une homosexualité refoulée. »
Mais est-ce que de tels clichés n’existent pas aussi pour le sexisme ou le racisme ? Le fait que pas mal de gens se défendent en disant « je ne suis pas raciste, mais… », « je ne suis pas sexiste, mais… » tend à montrer qu’ils se font bien, spontanément, une conception psychologique du racisme et du sexisme (et même qu’ils estiment que le racisme et le sexisme sont des phénomènes, non seulement psychologiques, mais même conscients). Je pense (mais je peux me tromper) que si on fait un sondage et qu’on demande aux gens quelle est leur définition spontanée du racisme, beaucoup vont répondre : « la *croyance* qu’il existe une hiérarchie entre les races humaines », ou « la *croyance* qu’il existe des races humaines ».
« Pour le cas de la handiphobie, il y a un concept concurrent : celui de « validisme ». Si le second terme était plus en vogue, ne pensez-vous pas que les cathos anti-avortement pourraient tout aussi bien l’utiliser ? »
Vous avez raison : je crois que mes préventions spécifiques contre les termes en phobie, accompagnent un suspicion d’un autre type que j’ai encore du mal à analyser.
« Je pense (mais je peux me tromper) que si on fait un sondage et qu’on demande aux gens quelle est leur définition spontanée du racisme, beaucoup vont répondre : « la *croyance* qu’il existe une hiérarchie entre les races humaines », ou « la *croyance* qu’il existe des races humaines ». »
J’en conviens. Je ne dis pas que le vocabulaire des X-phobies est seul responsable de l’approche psychologisante du phénomène, mais elle me semble plus difficile à détacher de ce vocabulaire là.